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Le zone système ou système de zones

Utiliser le zone système revient à prévisualiser, à déterminer avant de déclencher, quelle valeur de gris, en noir et blanc, sera attribuée à une partie du sujet.

Le zone système ou système de zones

Plus connue sous la dénomination zone system, cette méthode mise au point par Ansel Adams a été améliorée par Minor White.
Elle permet de déterminer une exposition juste du film ou du capteur numérique, en fonction d’une prévisualisation de la scène par le photographe.

Principe du Zone System

Nous photographions un monde en couleur transcrit en photographie noir et blanc, en divers gris allant du noir profond au blanc pur.
Rappelons que ce blanc pur sera en fait le blanc du papier ou de l’écran.
Utiliser le zone système revient à décider, avant de déclencher quel gris sera attribué à une zone déterminée.

Zone System : 9 Gris Différents.

La zone zéro pour Ansel Adams, zone I pour Minor White correspond au noir le plus dense obtenu sur le papier de tirage.

Traditionnellement, les zones se numérotent en chiffres romains.
La zone IX correspond au blanc du papier dans le zone system défini par Minor White.
Le négatif en zone O ou I selon le système adopté, est pratiquement transparent.
En zone IX il présente le noircissement maximum que peut atteindre cette pellicule (blanc sur le papier de tirage).

Zone V

La zone cinq est représentée par un gris moyen correspondant au gris obtenu en calant son exposition sur le carton gris neutre Kodak de réflexion calibrée à 18 %.
Cette zone V représente le gris de référence.
Le posemètre de l’appareil photo, si le système est bien réglé, correspond à zone V.
Si vous mesurez votre sujet, quelque soit la couleur d’origine du sujet, avec votre posemètre, en lumière réfléchie, vous obtiendrez un gris zone V.

Répartition des Zones selon Ansel Adams

ValeursDécalage en StopsZoneRendu sur :
- le tirage ;
- l'impression.
Valeurs sombres- 5Zone 0- Noir le plus profond obtenu sur le papier ;
- Aucun détail.
- 4Zone I- Noir légèrement distinct du noir maximum obtenu sur le papier ;
- Différence de tonalité ;
- Aucune texture.
- 3Zone II- Première perception de matière ;
- Sans détails.
- 2Zone III- Partie la plus foncée laissant apparaitre les premiers détails de texture
Valeurs moyennes
- 1Zone IV- Feuillage foncé ;
- Peau noire ;
- Ombres dans un portrait au soleil.
0Zone V- Peau foncée ;
- Herbe verte. ;
- Charte grise Kodak à 18% ;
- Calibrage des cellules.
+ 1Zone VI- Peau caucasienne ;
- Ombres dans un paysage de neige.
+ 2Zone VII - Peau caucasienne au soleil ;
- Zone bien texturée et lumineuse
Valeurs claires
+ 3Zone VIII- Tonalité claire ;
- Valeurs délicates de blanc ;
- Détails de texture.

+ 4Zone IX- Légère tonalité claire sans texture se différenciant du blanc du papier.
+ 5Zone X- Blanc du papier sans aucun détail ni texture.

Interprétation du photographe

  • Il suffit maintenant de décider de quel gris vous voulez disposer.
    Vous estimez que votre sujet sera bien traduit par le gris correspondant à la zone V, vous n’apportez aucune modification.
  • Si par contre vous estimez que votre sujet doit être traduit en zone IV, c’est-à-dire plus sombre d’une valeur, vous sous-exposerez d’une valeur par rapport à la mesure initiale.
    Pour vous simplifier la tache et rester en automatique, vous afficherez -1 sur votre correcteur d’exposition.
    À supposer que la mesure d’origine soit f/8 à 1/125, vous photographiez en fait à f/8 au 1/250e ou f/11.au 1/125
  • Pour placer votre sujet en zone III, vous sous exposez de 2 valeurs.
  • Pour placer votre sujet en zone VI, vous sur exposez d’une valeur.
  • En zone VII, vous sur-exposez de 2 valeurs.

Conséquences du zone système

Bien entendu, toutes les valeurs sont décalées d’autant.
Pour restreindre ce décalage sur certaines parties du sujet, il sera possible, en photographie N&B, de jouer sur le temps de développement pour modifier les caractéristiques d’origine du film.

En photographie couleur, numérique ou en diapo (film inversible), l’utilisation d’un éclairage d’appoint (flash, réflecteur) permet un contrôle total de l’image.

Enfin, au tirage ou en développant le fichier raw, en numérique, il est possible de « travailler » les autres zones pour obtenir la photo désirée.
Nous verrons cela prochainement.

 

A suivre …

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9 Commentaires

  1. Un trop grand nombre de documents qui tentent d’expliquer ce qu’est le zone système réduisent cette technique à la recherche de la bonne exposition lors de la prise de vues. C’est faire fi d’une de ses composantes majeures et fondamentale: le développement du négatif (principalement en terme de temps de développement), et donc la sensibilité de celui-ci ainsi que la plage dynamique qu’il pourra retranscrire.
    A la prise de vue le photographe doit mesurer l’écart de contraste du sujet. Ni les plus hautes lumières ni les plus basses ne doivent se trouver « hors zone de rendu de la pellicule » (en d’autres termes elles doivent se positionner au bon endroit sur la courbe de réponse du système de reproduction). C’est cet écart de contraste qui permet de déterminer le temps de développement du négatif, donc la sensibilité de la pellicule, donc le temps de pose.
    En photo numérique, le problème est autre. Les constructeurs ne laissent pas au photographe la possibilité de modifier à volonté la plage dynamique de l’appareil (pied de courbe, pente, coude…), il est donc impossible de faire du zone système au sens strict (certes la sensibilité affichée modifie quelque peu la dynamique de l’appareil photo, mais d’une manière bien trop faible, et qui induit en outre d’autres problèmes). La solution consistera donc à se tourner vers un appareil qui possède (par construction) la plus grande plage dynamique qui soit pour couvrir tous les cas de figure, et de développer au mieux le fichier Raw. (Mais on voit ici que si le sujet présente un très faible écart de contraste, une très grande dynamique de l’appareil de prise de vue ne sera pas optimale, car on n’utilisera qu’une très faible partie de sa courbe de réponse. Il ne faut donc pas utiliser un appareil qui ne travaille qu’en 8 bits.)

    1. Oui, on expose pour les ombres et on développe pour les lumières. Mais le zone-system n’est réellement utilisable qu’avec des plans films où on développe photo par photo.
      Ou bien une série de photos faites sous le même éclairage.
      Sinon, ça sert de guide quand on veut faire du high key ou du low key… Il ne faut jamais oublier qu’Ansel Adams avait une expérience personnelle allant bien au-delà de ce que peut attendre un débutant découvrant le zone-system.
      Notamment pour espérer en tirer un avantage réel, il faut connaitre sur le bout du doigt les réactions de sa pellicule, de son révélateur…
      Alors que très souvent les « tous fous » du zone-system sont des touches à tout sautant d’une émulsion à l’autre…

  2. Bonjour. Je suis californien, résidant en France depuis plusieurs années. Comme adolescent en Californie, j’ai étudié plusieurs fois avec Ansel Adams dans les années 1970 grâce à son programme de « workshops ». . . . Je tiens donc à vous remercier pour une explication relativement claire du « zone system », une méthode qui sème souvent la confusion chez ses étudiants, surtout en français (ou bien, en France?) !

    Un ou deux points qui s’oublient:

    Bien au-delà de l’aspect technique de la méthode -— c’est-à-dire permettre l’exposition et le développement d’un film pour que le photographe-artiste puisse, s’il le souhaite, créer un négatif qui correspond le plus avec un papier photo donné -— le système de zones est destiné à faciliter pour le photographe ce que la plupart des autres artistes font déjà systématiquement: visualiser -— avant la prise de photo —- l’image « final » tel qu’il sera vu par le spectateur. Même un compositeur de musique fredonne l’air avant d’écrire la partition. Un peintre fait d’abord un croquis. Pourquoi les photographes argentiques ne ferions-nous pas de même? Donc, à mon avis, c’est le principal avantage de la zone système.

    Enfin, pour être clair: la zone. Le système implique une sorte de pré-réflexion et de planification à laquelle certains types de photographie ne se prêtent pas (par exemple: la photographie de sport), mais même dans ces cas, ses principes – en particulier la visualisation – sont utiles.

    1. Bonjour,
      c’est toujours un plaisir les contacts avec les lecteurs du bout du monde !
      Effectivement, garder à l’esprit ce système de zone permet de personnaliser ses photos rapidement, même en numérique en sachant rapidement si on doit sur ou sous-exposer d’un ou deux crans.

  3. pour ma part, ayant travaillé en zone systeme, en photo argentique et en cinéma, une méthode tres simple consiste a utiliser une cellule étalonnée (tres simple a étalonner, viser une zone de gris a 18%, puis pointer la cellule et corrigez le delta de la cellule en ASA) apres utilisez la cellule en lumière incidente (avec la sphere) en orientant la sphere vers l’appareil photo, ou même axe sujet appareil photo dans le cas du paysage. résultat impeccable , zone systeme sans aucun calcul. toujours réussi

    1. Vous parlez de la mesure en lumière incidente que pratiquement tous les photographes professionnels utilisent.
      Cette mesure aboutit à une exposition juste.
      Pour certains sujets, une exposition juste n’est pas forcément la « bonne » exposition !
      Il peut être intéressant de sous-exposer (cas le plus fréquent) ou sur-exposer pour interpréter son sujet de façon plus personnelle.
      Dans ce cas, se guider sur le zone-système est appréciable, surtout pour des débutants.

  4. Bonjour,

    Comme tu le dis en fin d’article le Zone System n’a de véritable intérêt qu’en couplant la prise de vue avec un développement approprié. C’est la seconde partie de son livre, la troisième parlant du Zone System en photo couleur. Je regretterais encore longtemps d’avoir donner ce livre qui n’est plus édité. J’ai fait un heureux mais j’en reste orphelin…
    C’est dans le cas de photos très difficiles à prendre que se révèle toute la puissance de ce principe. Photos à forts contrastes où l’on veut avoir aussi bien des détails dans les blancs que dans les noirs, par exemple un personnage adossé à un mur dans l’ombre avec sur sa droite un chemin pierreux en plein soleil. Normalement soit tu crames le chemin, soit ton personnage est perdu dans l’ombre.
    En décalant de plusieurs zones la prise de vue là où le film est capable de garder les informations, il est possible au développement de rendre sa plage d’origine au cliché par la modification en n+1 ou n-1 des temps et de la température des bains.
    Le travail en Zone System oblige de prendre des notes de ses prises de vues avec le plus grand soin en y exposant sa démarche avec précision pour qu’au développement le travail de prise de vue prenne tout son sens.
    Je rappelle qu’à cette époque les appareils photo n’avaient pas d’informatique dédiée et que tout se faisait à l’oeil et au savoir faire… Celui qui était capable de travailler en Zone System devait déjà avoir une très bonne maîtrise de son appareil et du développement N&B.
    Le passage au numérique a, pour moi, enlevé tout son charme à cette technique, dommage…

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