Connaissez-vous la troisième fonction du diaphragme ?
Contenu
Tout le monde connait les deux principales fonctions du diaphragme :
- Doser la lumière ;
- Doser la profondeur de champ.
Mais, il en reste une essentielle qui est à l’origine du fait que votre objectif n’est pas au top à toutes les ouvertures.
La 3ème fonction du diaphragme est de supprimer les rayons lumineux qui passent par les bords de l’image.
C’est la raison qui fait que même sur un appareil simple à ouverture fixe, en général, il existe un diaphragme.
Un bon diaphragme efficace doit être bien circulaire, tout rond !
Cela se faisait très simplement sur les diaphragmes à vanne.
Le diaphragme à vanne professionnel
Il s’agissait de plaques de tôles percées, rigoureusement calibrées et utilisées notamment en photogravure.
Une plaque pour chaque ouverture de diaphragme.
Peu compatible avec une utilisation nomade, le diaphragme à vanne est resté au chaud des ateliers de photogravure.
Les défauts du système
- Le diaphragme, pour éviter les distorsions géométriques, doit être situé, idéalement, au centre optique pour supprimer toute déformation.
- Soit on dispose d’un objectif symétrique qui permet d’introduire le diaphragme entre les deux parties symétriques, situation idéale ;



- Soit on le place en avant ou en arrière de l’objectif avec déformation en barillet ou coussinet.
- Le deuxième défaut, auquel vous avez déjà pensé, est la manipulation et le risque de perte, sans compter le problème des poussières.
Diaphragme à vanne intégré
Ce type de diaphragme, soit à ouverture unique (fixe) soit à plusieurs valeurs d’ouvertures a équipé des générations d’appareils.
Les derniers représentants sont connus de tous ceux qui ont eu en main un appareil simple dans les années 80, du temps des petits 24×36 ou autre 126 et 110 (je vous parle de cela, mon bon monsieur, c’était au siècle dernier, pour ne pas dire d’un autre millénaire !)
Sur ces appareils très simples, le diaphragme était constitué d’une simple tôle percée.
Facile dans ce cas d’avoir un trou bien circulaire.



Pour changer de valeur, il suffit de coulisser le curseur pour changer de trou, en arrière de l’objectif.
Le trou adapté à la prise de vue se réglait par déplacement d’un curseur.
En général, on disposait de 3 trous par exemple :
- Beau temps ;
- Ciel nuageux ;
- Flash.
Bien entendu, ce type de diaphragme est toujours placé derrière l’objectif, déformations garanties.
Une variante du diaphragme à vanne : l’obturateur diaphragme
Ce type d’obturateur diaphragme a été adopté sur des appareils compacts automatiques des années 70/80, pour lesquels, on avait adopté un système de deux lames coulissantes qui faisaient office simultanément d’obturateur et de diaphragme.



Le système est ingénieux.
Puisque selon l’intensité lumineuse, les lames s’écartent plus ou moins.
S’il y a beaucoup de lumière, les lames s’écartent peu, la profondeur de champ est maximum et le temps de pose court.
Au contraire, en faible lumière, les lames doivent s’écarter plus, le temps de pose s’allonge et la profondeur de champ diminue, mais reste la plus importante possible.
Idéal pour le type d’utilisateur d’appareil simple pour qui une bonne photo est une photo nette partout.
Le diaphragme moderne, le diaphragme à iris
Compte tenu de la rusticité de cet équipement, une autre solution s’est imposée, le diaphragme à iris.
C’est un des équipements de l’appareil photo, et plus précisément de l’objectif, les plus délicats à réaliser.
Comme vous le verrez, dans le prochain article, tous les problèmes ne sont pas résolus, loin de là.
Comme l’exposition et le réglage du diaphragme restent un souci pour beaucoup, il m’a semblé bon de revenir aux sources, de manière que le diaphragme qui semble un peu mystérieux pour certain(e)s soit bien considéré comme un simple trou qui règle l’ouverture.
Qu’en pensez-vous ? Dites le moi en commentaire.
Ca alors ! Un trou n’est pas qu’un trou, contrairement au proverbe…
Merci pour cette leçon.
Et voilà comment on explique simplement que le diaphragme ne récupère que le « coeur de la meule », sauf aux ouvertures les plus grandes, ce qui explique que le « vignettage » disparaît en fermant l’ouverture, et pourquoi sur un APS-C, un objectif « ef » (par exemple) est parfois moins sensible à ce défaut que sur full-frame, notamment en télé objectif !
Absolument, bien vu la conclusion !
explication avec des ellustration c bien
Bonjour,
Sujet intéressant si il en est, mais j’ai comme un gros doute sur un point particulier.
Il me semble d’une par qu’il y a une confusion dans l’article entre « aberration » et « distorsion ».
La déformation en barillet ou en coussinet dont il est question ici est une distorsion optique ; et je serai très curieux d’apprendre comment un diaf ; ou qu’il soit placé ; puisse en être la source puisqu’il ne dévie pas la lumière (à quelques pouillèmes près lié à la diffraction, qui a des effets, mais pas jusqu’à créer une distorsion).
Cordialement
Oui, merci, une bévue de ma part d’avoir écrit aberration pour distorsion, mal relu, c’est corrigé.
En optique la distorsion est une aberration géométrique.
merci, très intéressant, je ne savais pas tout ça…même en ayant possédé depuis ces fameuses années 80 plusieurs types d’appareil, depuis le Kodak instamatic offert par mes parents, jusqu’aux reflex numeriques et argentiques trouvés à bon prix grace à internet (remporté aujourdhui : un Pentax ist dl et son obj 18-55).
ayant découvert récemment votre site j’ai aussi enfin compris l’intéret des focales fixes (en M42 avec les bagues appropriées), ainsi que du mode priorité-ouverture…
Bonjour,
Pendant des années, mon boulot consistait à explique à mes stagiaires toutes les arcanes des obturateurs et des diaphragmes.
Votre présentation est superbe, Je travaillais chez EUMIG BOLEX, jusqu’à la fin du cinéma Super 8 et même grandement le 16 mm.
Des obturateurs, à vannes, à boisseau, à lames rotative, à prisme circulaire etc…
C’est vieux, j’ai 68 ans sur ma carte d’identité, mais dans mon coeur, c’est plus proche de 30 ans.
J’ai apprécié votre presentation
Je pense qu’il était indispensable de le répéter…
Nous les utilisateurs anciens (donc vraisemblablement chevronnés) nous avions l’habitude, au jugé de régler –
l’ouverture et la vitesse!!
Habitude un peu oubliée avec l’arrivée des numériques automatiques (debrayables mais rarement…)
Encore merci pour tout cela Patrick.
Bien cordialement
Jacqueline
Je ne connaissais pas vraiment le troisième rôle du diaphragme. J’ai d’ailleurs jamais vu les différents daphragmes à vannes et autres. Le seul est celui à Iris à 7 ou à 9 lamelles.
Donc, si j’ai bien capté, le diaphragme fait donc office de par-soleil, c’est bien cela ?
Non, ce n’est pas ça.
Par son diamètre plus réduit que celui des lentilles, il fait écran, il bloque une partie des rayons lumineux qui traversent l’objectif.
Le diaphragme supprime les rayons lumineux transmis par les bords de la lentille et laisse passer ceux du centre de la lentille qui produisent une image de meilleure qualité.
Est-ce plus clair ?
Comme le diaphragme est un élément essentiel de l’appareil photo, je vais continuer son « autopsie ».
Oui plus clair.
Merci
Je me souviens qu’à une époque, les revues photo testaient les optiques sur « Mire » un test à partir de la plus grande à la plus petite ouverture, il nous renseignait du nombre de lignes au mm, plus précise était l’optique, plus le nombre de lignes était important, et constat, les meilleures ouvertures se situaient toujours à f: 5,6 et le fameux f: 8.
Ces tests étaient la hantise des constructeurs, ils ont bien été obligé de se bouger, la critique ne pardonnait pas à l’époque! Mais publicité oblige, ira-t-on jusque critiquer le matériel d’un annonceur qui paie le prix fort pour des pub’s qui paraissent dans ces revues…
Très bon sujet Patrick,
J’ai connu certains appareils avec ce genre de réglage, en réglant « Beau temps, nuageux, ensoleillé et flash » n’était qu’un disque qui possédait des trous de diamètres différents.
Les optiques les mieux conçues possèdent un iris très circulaire de par la forme des lamelles, d’autres sont polygonales, peut-être moins cher mais moins efficaces.
J’apprécie beaucoup le terme » Profondeur de champ » et déteste ce mot Japonais » Bokeh » qui ne veut dire que flou, employé à toute use par certains, mais pas par les puristes et amoureux de la bonne image!
Bien à toi Roger
Savant !