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Gros plan sur un diaphragme constitué de 10 lames.

Couple vitesse diaphragme

Le couple vitesse diaphragme sont les seuls paramètres purement techniques vous permettant d’exprimer votre talent et votre créativité.
Autant bien les maitriser !
Le diaphragme et l’obturateur ont chacun deux rôles essentiels qui se complètent et permettent au photographe d’exprimer son talent.

Diaphragme

Le diaphragme a deux rôles essentiels :

  • doser la lumière (comme la pupille de l’œil)
  • doser la profondeur de champ.

Le dosage de la profondeur de champ est sans doute la fonction la plus intéressante et la plus importante, offerte par le diaphragme.
Le dosage de la profondeur de champ permet en effet, par le jeu du net et du flou de donner artificiellement du volume à la photo, de guider l’œil du spectateur.

Obturateur

L’obturateur également a deux rôles :

  • Protéger la pellicule ou le capteur, de la lumière, en dehors des courtes périodes de prises de vue.
  • Gérer le mouvement.

Obturateur et diaphragme

Le fonctionnement simultané de l’obturateur et du diaphragme doit aboutir à une exposition correcte du film ou du capteur.
Ils fonctionnent en synergie pour introduire dans l’appareil photo la quantité de lumière nécessaire.
Un peu trop de lumière et la photo sera trop claire, surexposée !
Trop peu, elle sera sous exposée, trop sombre.

Vitesse, diaphragme et baignoire

L’exemple le plus simple pour bien comprendre le fonctionnement du couple obturateur/diaphragme est de comparer son appareil photo à un récipient que l’on remplit de lumière !

L’obturateur devient une minuterie qui va compter le temps pendant lequel le liquide « lumière » va couler pour remplir la pellicule.
Le diaphragme devient le « robinet » à lumière !
Plus le diaphragme est ouvert, plus la lumière coule à flot, comme l’eau dans votre baignoire, quand vous ouvrez grand le robinet !

ISO – ASA – DIN influencent le choix du diaphragme

Le nombre de ISO de la pellicule, indique l’inverse de sa contenance.
Plus il y a de ISO, moins la pellicule a besoin de lumière !
Imaginons une pellicule d’une contenance de 1600 litres de lumière ! (1600 ISO).

Tableau de correspondance diaphragme/temps de pose/ISO
Un diaphragme est un robinet à lumière.
Plus on le ferme et moins il laisse passer de lumière.
A f/1 il laisse passer 1600 unités de lumière par seconde – Il suffit d’une seconde pour « remplir » la pellicule.
A f/22 il ne laisse plus passer que 3 unités de lumière par seconde – Il faudra 512 seconde cette fois pour que la pellicule soit « pleine » (ou le capteur numérique).

Le robinet (le diaphragme) suivant le nombre choisi, laissera passer :

  • Si votre robinet à lumière est réglé sur la première position,
    f/1, il fera couler 1600 unités en 1 seconde :
    1600/1600 = 1
    Vous devrez donc faire fonctionner le système pendant 1 seconde pour que la pellicule (ou le capteur numérique) soit “rempli” de lumière.
  • Réglé sur la deuxième position,
    f/1,4 il fera couler 800 unités en 1 seconde.
    1600/800 = 2
    Vous devrez donc faire fonctionner le système pendant 2 secondes.
  • f/2 il fera couler 400 unités en 1 seconde.
    1600 /400 = 4
    Vous devrez faire fonctionner le système pendant 4 secondes.
  • f/2,8 il fera couler 200 unités en 1 seconde.
    1600 /200 = 8
    Vous devrez faire fonctionner le système pendant 8 secondes.
  • f/4 il fera couler 100 unités en 1 seconde.
    1600 /100 = 16
    Vous devrez faire fonctionner le système pendant 16 secondes.
  • f/5,6 il fera couler 50 unités en 1 seconde.
    1600 /50 = 32
    Vous devrez faire fonctionner le système pendant 32 secondes.
  • f/8 il fera couler 25 unités en 1 seconde.
    1600 /25 = 64 s
    Vous devrez faire fonctionner le système pendant 64 secondes.

Cette démonstration un peu longue, vous permet de constater que plus le diaphragme laisse entrer un flot important de lumière, moins il faut de temps pour « remplir » la pellicule.

C’est exactement comme lorsque vous décidez de remplir votre baignoire, si le robinet est ouvert en grand, il faudra beaucoup moins de temps qu’avec un petit filet d’eau !

Ça paraît très logique dans la salle de bains et beaucoup moins l’appareil photo dans les mains !
Pourtant, c’est exactement le même raisonnement.

Retenez donc que plus le trou du diaphragme est grand, plus le robinet est ouvert et moins il faut de temps pour “remplir” la pellicule de lumière !
Résumé de l’exemple ci-dessus :

 

Tableau de montrant la variation du Temps de pose selon le diaphragme adopté.
Chaque fois que le diaphragme est fermé d’une valeur, il faut augmenter le temps de pose d’une valeur.

Ce qu’il faut retenir de cet exemple est que lorsque le diaphragme laisse passer deux fois moins de lumière, l’obturateur doit rester ouvert deux fois plus longtemps.
Inversement, si vous souhaitez laisser l’obturateur ouvert deux fois moins longtemps, il faudra penser à ouvrir votre diaphragme d’un cran, pour laisser entrer deux fois plus de lumière.

Rappel les vitesses et fractions de secondes

Les temps de pose indiqués sur les appareils photo et les appareils de mesure sont des fractions de seconde ou des secondes entières, pour les poses longues.

1/30 veut dire que l’on a « découpé » une seconde, en trente parties égales !

1/125 veut dire que l’on a découpé la seconde en 125 parties égales ! (Pensez à une galette des rois… Si l’on fait 125 parts, elles seront plus petites que si l’on fait 30 parts, dans la même galette !)
1/125 est donc un temps de pose plus court que 1/30 !
L’obturateur reste ouvert deux fois plus longtemps au 1/30 qu’au 1/60… Et quatre fois plus longtemps qu’au 1/125 !

De la même manière, dans les temps de pose longs, passer de 30 secondes à 60 secondes, ne fait que doubler le temps.
C’est impressionnant et pourtant, c’est le même écart que de passer de 1/4000 s à 1/2000 s !

Dans les deux cas, ça correspond à un cran, une valeur.
Pour rétablir l’équilibre, il suffit de décaler le diaphragme d’un cran, d’une valeur également !

Exemple plus réaliste pour choisir vitesse et diaphragme

La cellule photoélectrique de notre appareil photo nous simplifie la tâche.
La cellule détermine la quantité exacte de lumière qu’elle doit fournir à notre appareil photo (à la pellicule ou au capteur) pour une situation donnée.
En observant le tableau précédent, imaginons un premier couple proposé par notre appareil :
f/8-1/250
Déterminons notre choix en fonction du sujet.

Choix du diaphragme pour exposer un paysage

Selon notre sujet et ce que nous voulons exprimer, nous décidons de rechercher la profondeur de champ maximum.
Nous devons fermer le diaphragme le plus possible.
Pour des raisons de qualité d’image, il faut toujours éviter d’utiliser les diaphragmes les plus extrêmes.
Limitons-nous au diaphragme f/22 et adoptons le couple vitesse diaphragme f/22-1/30.
Ce temps de pose permet de travailler à main levée, avec une focale de 28 mm à 50 mm.
En vue d’un agrandissement, afin d’obtenir un maximum de précision dans les détails, il peut être prudent d’utiliser un pied ou de caler l’appareil sur un support.

Choix du diaphragme pour exposer un personnage

  • Portrait d’un personnage
    Le décor du fonds n’est pas très élégant.
    Un visage ressort mieux, prend plus de relief en se détachant sur un fond flou.
    Sans retenir un diaphragme extrême, choisissons un couple vitesse/diaphragme donnant la profondeur de champ minimum, comme f/2,8 et 1/2000″

Choix du diaphragme pour exposer un personnage en mouvement

  • Notre ami (e) est en train de faire son footing et nous voulons immortaliser cet instant privilégié !
    Immobilisons totalement le mouvement.
    Notre ami ne court pas vite ; 1/125 sera suffisant.
    Couple : f/11 et 1/125.
  • Notre ami va tenter de sauter par-dessus le ruisseau…
    Et nous demande un beau souvenir !
    Le mouvement va être assez rapide.
    Pour assurer une profondeur de champ juste suffisante, tout en figeant le mouvement, nous choisissons f/5,6 et 1/500.
    Choisir 1/1000 serait tentant au risque de se retrouver avec une profondeur de champ un peu faible.

Comme vous le voyez, quel que soit le couple de base proposé par l’appareil photo, c’est au photographe de faire le choix définitif en fonction de son sujet et du message qu’il veut faire passer.

Il n’y a aucun déshonneur, loin de là, à utiliser son appareil photo en automatique.
Il suffit de contrôler les paramètres proposés par l’automatisme et les adapter aux circonstances.

Pour aller plus loin, lisez l’article sur l’indice de lumination (IL ou I.L.) Exposure value (E.V. en anglais) Les valeurs normalisées des diaphragmes.
Pour obtenir la profondeur de champ maximum, utilisez l’hyperfocale !

En quoi, cet article vous a été utile ?
Les choses sont-elles plus claires pour vous ?
Dites le moi en déposant un commentaire ci-dessous :

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25 Commentaires

  1. A moins d’être Packinsonien notoire ou dans un état d’ébriété avancé, tout dépend de la focale utilisée et de la taille du capteur !
    Le 1/60 avec un 100mm sur un APS amateur ou pro, plutôt hasardeux !
    Un 1/30 avec un 28mm sur un full-frame, plutôt confortable !
    Et je ne parle pas des stabilisateurs d’image.
    La plupart du temps tout vient de la façon de tenir son appareil…

  2. Il est juste suicidaire pour un amateur d’utiliser une obturation au 30eme/s à main levée. Ne JAMAIS DESCENDRE SOUS LE 60eme quelque soit la condition de prise de vues sans un calage de type tripode ou monopode, peut importe, sous peine de se manger un flou de bougé dans 99,9% des cas…

    1. A moins d’être Packinsonien notoire ou dans un état d’ébriété avancé, tout dépend de la focale utilisée et de la taille du capteur !
      Le 1/60 avec un 100mm sur un APS amateur ou pro, plutôt hasardeux !
      Un 1/30 avec un 28mm sur un full-frame, plutôt confortable !
      Et je ne parle pas des stabilisateurs d’image.
      La plupart du temps tout vient de la façon de tenir son appareil…

      1. Je vous assure que la plupart de mes confrères ne picolent que très peu et ne sont pas encore en âge de sucrer les fraises. Mais je peux vous assurer également que même avec un full-frame et un stabilisateur digne de ce nom, ils passent tout de même ( lorsque les conditions sont possibles et que nous pouvons nous offrir le luxe d’ouvrir d’un ou deux diapf) au 60eme, voire au 125eme, afin de ne pas sortir d’une zone de confort. Et je pense qu’ils ont qqs bases en matière de tenue de matériel… A part cela, vos infos sont très précieuses pour les débutants car véritablement pédagogiques. Bravo!

        1. Effectivement, je vous l’accorde, ce sont des situations à risque et il vaut mieux assurer, surtout, avec un reflex !
          D’ailleurs, dans une de mes formations, je propose un exercice pour tester sa capacité à déclencher en vitesse lente et constater les dégâts dûs à un bougé, même très léger.
          Votre conseil est pertinent dans la mesure ou la plupart des amateurs utilisent un reflex et pestent sur la qualité de leur objectif et le manque de définition alors que souvent c’est un léger bougé au déclenchement…

  3. Bonjour Patrick,
    Merci pour vos informations techniques qui me sont très utiles je commence a mieux comprendre son principe !!!!

  4. vos explications sont très claires,j’aborde un peu plus aisément le mode manuel de mon boitier, nikon d3100, pour cela je vous remercie et prend du plaisir a lire vos articles.

  5. Merci pour tes explications, Patrick ; certaines choses me paraissent plus claires maintenant, mais je devrais quand même relire ton article pour être sûr d’avoir tout compris.
    MERCI.

    Christian

  6. Bonsoir,
    Je me pose une dernière question qui semble davantage relever des maths. Si je reprends votre exemple de bassine de contenance 1600, à f/2 on fait « couler » 1600 en 4″ soit 400/s
    Pas de problème.
    Ce que je ne comprends pas c’est comment on arrive à 1/4000 s dans votre tableau.
    Même question pour les autres couples.

    Merci pour le temps que vous m’accorderez.

    1. Il n’y a aucun lien entre les deux tableaux.
      Sur ce dernier tableaux avec des exemples de couples utilisables dans la réalité, vous constatez que chaque fois qu’on ferme le diaphragme d’une valeur, on allonge le temps de pose d’une valeur.

  7. Bonjour

    Merci pour ce blog qui me permet en tant que vrai novice de comprendre les bases qui me manquent pour sortir du mode automatique.
    J’ai pu étudier avec attention le tableau de correspondance entre le couple ouverture/vitesse. J’ai une question, s’agit-il de conventions (ex: f/8 associée à 1/250) ou peut on associer plusieurs vitesse de déclenchement à une ouverture (il me semble que non à priori puisque vous parlez d’EV ou de pas).

    Bien à vous

    1. Une quantité de lumière donnée correspond à un I.L.
      Pour un même I.L. si vous ne changez ni la quantité de lumière, ni l’indice ISO, pour une ouverture, vous n’avez en correspondance qu’un temps de pose.
      Si cet I.L. correspond à f/8 à 1/250, en affichant f/8 à 1/125 vous aurez une photo trop claire puisque vous aurez laissé entrer 2x trop de lumière ; en affichant f/8 au 1/500 vous aurez une photo trop sombre puisque vous aurez laissé entrer 2x moins de lumière que nécessaire.
      Pour pouvoir afficher f/8 au 1/500, il faut doubler la sensibilité (passer de 100 ISO à 200 ISO par exemple) ou attendre que le nuage passe ou que le soleil soit plus brillant !

  8. J’ai essyé à nouveau les testeur de profondeur de champ, mais ce n’est franchement pas facile de se rendre compte de ce que cela donne en réalité, sauf lorsque l’on est avec une trés grande ouverture et donc avec une profondeur de champ minimum. Y a t il quelque chose que l’ai raté ou est ce un manque d’habitude?

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